Dans un monde où l’intelligence artificielle s’impose comme un outil incontournable, les métiers de la communication ne font pas exception. Rencontre avec Elisabeth, Directrice conseil associée chez Concept Image, qui partage avec nous son expérience et nous livre son analyse sur l’impact de cette technologie et les défis qu’elle soulève.

Bonjour Elisabeth, en préambule peux-tu te présenter ?

Je suis Directrice conseil associée depuis 10 ans au sein de l’agence Concept Image, à Rennes. Je suis plus spécifiquement en charge du développement commercial et de la partie conseil (positionnement de marque, conception-rédaction, animation d’ateliers) de l’agence. Concept Image en deux mots est une agence conseil, création et digital. Sur la partie conseil, nous intervenons sur le positionnement de marque, la stratégie de communication et digitale, ainsi que des missions d’AMOA. En création, nous travaillons sur de l’illustration, vidéo, naming, logo et charte graphique. Enfin sur le web, nous concevons des sites web, des applications métier et même des jeux ! Nous sommes 15 collaborateurs, appliqués à produire uniquement du sur-mesure pour nos clients.

Le sujet qui nous rassemble aujourd’hui autour d’un café est celui de l’IA, comment l’adoptez-vous au sein de l’agence ?

En réalité, tout le monde l’utilise chez nous et tous les jours. Côté développement, on peut demander à l’IA de nous suggérer la suite d’une ligne de code. On l’utilise pour retoucher des photos, pour nous aider sur des animations poussées en motion design, pour illustrer des concepts créatifs, des plans d’ambiance vidéo… Pour ma part, l’IA m’est très utile pour des ping-pongs créatifs, synthétiser des contenus, relire des textes. Pour produire des comptes rendus de réunion, il faut encore combiner plusieurs IA. Et pour traduire, c’est phénoménal !

Vous avez donc tous testé différentes IA au sein de l’agence…

Effectivement, ce fut notre défi de 2023 : tester, challenger plusieurs IA, écouter des experts, des opposants même, pour se forger une opinion. A l’issue de cette première année d’expérimentation, on a rédigé une charte d’utilisation de l’IA (NDLR : charte disponible sur leur site ici : https://www.concept-image.fr/blog/usage-ia-agence-communication-engagements-concept-image/ ). Et nous continuons notre veille quasi quotidienne sur le sujet depuis.

Quelles conclusions tires-tu de cet impressionnant travail de veille sur l’impact de l’IA pour les métiers de la communication ?

L’IA va tous nous bouleverser, aussi bien en agence que chez l’annonceur, plus personne n’est épargnée. Si tu ne t’y intéresses pas, si tu ne testes pas, tu as logiquement une longueur de retard. Je pense que les postes qui exécutent, qui reportent de l’information par exemple, peuvent avoir des soucis à se faire. Mais il faut également y voir le formidable apport pour nos métiers : cela va automatiser beaucoup de tâches chronophages et sans valeur ajoutée, ce sera plus simple de personnaliser des messages également. L’IA devient un super assistant qui nous aide à retoucher des photos, des vidéos, à réaliser des comptes rendus, etc. Sincèrement, elle nous fait et nous fera gagner un temps fou ! D’ici peu, elle sera intégrée dans nos outils du quotidien, même sans s’en rendre compte. L’humain restera indispensable dans tous les domaines que l’IA ne maîtrise pas.

Justement, que ne sait-elle pas faire ?

L’IA ne sait pas dire qu’elle ne sait pas, donc même lorsqu’elle ignore un sujet, elle nous propose une réponse. Dangereux ! Elle est également toujours d’accord avec nous. Face à ces limites, nous devrons conserver, voire accroître, notre esprit critique. Il faut rester critique face à une réponse de l’IA ! L’IA nous oblige à développer nos compétences là où elle est défaillante : écouter, déceler la contradiction, le non-verbal, challenger ce que dit notre interlocuteur, prendre un brief, interviewer une personne…

Quels risques identifies-tu ?

Je pense qu’il est important de conserver un regard critique sur toutes nouvelles innovations. Travailler avec l’IA est le sens de l’histoire et en même temps un non-sens lorsqu’on mesure l’impact environnemental de son utilisation. Aujourd’hui, faire un prompt banal sur ChatGPT utilise autant d’énergie que pour recharger son smartphone. Au niveau de la protection des données, nous pouvons également nous interroger. Côté SEO, si tout le monde génère des contenus à partir d’IA qui pompent des informations du web, au bout d’un moment l’IA va se nourrir uniquement de contenus qu’elle a elle-même produit. On risque de tourner en rond !

Un mot pour conclure Elisabeth ?

A son arrivée dans nos vies, j’ai été à la fois fascinée et apeurée par l’IA. Comment ai-je surmonté cette peur ? En mettant les mains dedans, pour tenter, à mon niveau, de comprendre. Je conseille donc de se former à son usage, de l’intégrer dans son quotidien professionnel, de conserver un esprit critique, et de ne pas rester seul face au sujet qui nous concerne tous.

Pour approfondir ce sujet, quelques replays sur l’IA produits par Concept Image :

L’IA dans le marketing et la communication (2025) : https://www.youtube.com/watch?v=w1xRO8lNkc8

L’IA dans le marketing et la communication (2025) : https://www.youtube.com/watch?v=w1xRO8lNkc8

Pour lire le précédent article “Un café avec Alix Perrier” : [ Rencontre ] Un café avec … Alix Perrier, HR Manager chez Fiskars Group — Exergue Conseil